T’es-tu tue ?

La poésie a ses raisons que la raison ignore.

Dis-moi ce que tu ne me dis pas.
Dis-moi ces mots que tu n’oses laisser sortir.
Ils sont là pourtant. Bien présents.
Attendant de prendre forme, s’entassant dans le fond.

Les mots se sont faits mains.
Ils ont pris leurs jambes à leur cou.

Les maux, ce sont ces riens qui se métamorphosent au gré du temps.

Les maux se sont faits voix, ceux qui ne s’exprimaient autrefois trouvent peu à peu leur place, leur espace.

Les maux se sont faits corps. Ils tournent et tourbillonnent, se traînent et se relèvent dans un sens qu’eux seuls appréhendent.

Les maux se sont faits bois et, de fil en aiguille, ont trouvé dans cette nouvelle voie le prolongement de leur voix première.

Les mots se sont changés, juste déshabillés.
Délaissant leur costume, ils revêtent d’autres formes qui ne sont pas moins eux.

Ils ne se sont pas tus.
Ils ont bien trop à dire.

With LauuV’…


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