De la nécessité de se tromper.
Cela pourrait être la lettre d’un enfant à ses parents. Le message de toute personne désireuse d’avancer à celui qui a peur de la voir échouer.
ODE À L’ERREUR.
S’il te plaît, laisse-moi me tromper.
Je sais que, comme tu m’aimes, tu ne me souhaites que le meilleur.
Tu voudrais que je ne souffre pas, que je ne pleure pas, que le mot « tristesse » me soit inconnu.
Tu voudrais que je ne fasse pas les mêmes erreurs que toi, parce que toi tu la connais, LA VIE.
Tu voudrais que je sois moins naïve, que je me méfie car l’insouciance est nocive. Car à trop faire confiance, on finit abusé. Mais toi, qui t’inquiètes tant, n’es-tu pas désabusé ?
Ce ne sera pas parfait, mais laisse-moi tout de même essayer.
Je ferai quelques pas de travers.
Je vais me déchirer la peau ou le cœur.
J’y perdrai quelques gouttes ou des rivières.
Et tu tenteras de me consoler.
Tu tenteras tant bien que mal de prendre pour toi ma douleur.
Tu voudras faire tienne ma peine. Mais ce genre de troc ne marche pas.
Alors je continuerai mon petit bonhomme de chemin. Cicatrice au poing. Tu ne le sais pas encore, mais là j’ai débloqué une case pour passer au niveau suivant.
Si l’erreur parlait, elle dirait sûrement : « Ce n’est pas la direction qu’il te faut, prends donc un autre chemin. »
Si j’apprends à l’écouter au lieu de la chasser loin de moi, je serai plus avancée.
Les erreurs sont des balises de redirection : qu’en faisons-nous ?
With LauuV’…