Ouvre les yeux ! « Les gens ont besoin de toi mais tu ne le vois pas car tu es rempli(e) de toi-même. »
Quand on pense à l’égoïsme, on visualise généralement la première situation que j’ai nommée « égoïsme 1.0 » et qui désigne l’attitude d’une personne qui s’imagine que tout lui est dû, qui veut recevoir sans jamais donner, qui ne pense qu’à elle. Seulement voilà, je me suis rendu compte que l’égoïsme est bien plus subtil et varié que cela.
Voyons le cas du narcissisme et du manque de confiance en soi.
Je trouve que ces deux modes de pensée sont très proches l’un de l’autre. Ils ont en commun le fait que la personne vive entourée de miroirs.
Quand je pense au narcissisme, je vois une personne enfermée dans un cube (ou un cylindre) dont tous les côtés sont tapissés de miroirs. Du coup, elle se voit partout, elle se voit comme le centre du monde. Il y a chez elle un énorme besoin d’être admirée, reconnue voire enviée, et cela va souvent de pair avec un manque d’empathie. Si tu ne connais pas l’histoire de Narcisse (qui a donné le mot narcissisme), c’est un gars qui est tombé éperdument amoureux de son propre reflet qu’il admirait dans un lac et qui a fini par se laisser dépérir quand il a compris que cet amour était impossible. Une autre version dit qu’il est mort noyé après avoir voulu embrasser ce dit reflet. La morale ici serait que l’amour de soi devrait avoir des limites.
De l’autre côté, le manque de confiance en soi pourrait être considéré comme un déficit d’amour-propre, le contraire du narcissisme en somme. C’est ce que j’ai longtemps cru. Je pensais que manquer de confiance en soi signifiait « n’en voir rien à faire de soi-même ». Or, il n’y a rien de plus faux ! La personne qui manque de confiance en elle voit en chaque individu un miroir prêt à lui renvoyer à la face tous ses défauts. Elle ne voit pas les autres, non, elle se voit à travers les autres, et c’est généralement de manière négative. Elle est donc, elle aussi, seule au centre de son univers et demeure obnubilée par elle-même.
Il y a dans l’égoïsme une forme d’obsession pour sa petite personne au détriment des autres.
Est-il possible de s’en libérer sans pour autant s’oublier ?
Jusqu’où peut-on s’aimer ?
Jusqu’à quel point peut-on accorder de l’importance à l’autre ?
Dans ce monde où la croissance de la générosité semble inversement proportionnelle à celle du selfie, nous sommes en droit de nous demander s’il est encore possible de s’aimer sainement. Peut-on penser à soi sans être égoïste ? S’aimer soi et aimer les autres sans tomber dans l’excès d’un côté ou de l’autre. Je crois que oui. C’est d’ailleurs ma quête de le comprendre et le vivre.
To be continued…
With LauuV… (quand même)
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