Jusqu’où va-t-on pour de l’amour ?

Cher lecteur, chère lectrice,

Peut-être penses-tu que mes messages te sont adressés. En vérité, il n’en est rien car je n’ai aucune leçon à te donner. Je ne suis prof que de métier et la vie, je la découvre en même temps que toi. Tu sais, en vrai, je sais si peu. C’est pour cela que j’apprends tout le temps, partout, de tout. Je suis obsédée par le fait de comprendre. Je rajoute des Pourquoi, des Comment aux réponses, c’est plus fort que moi.


Alors, à qui je m’adresse en fin de compte ?

Eh bien, à moi-même. Je suis le destinataire numéro 1 de mes messages. Je suis la coach et la coachée. Celle qui parle et celle qui reçoit. Celle qui sait et celle qui doute. Oui, les deux à la fois. Alors, je ne traite pas de ce que je ne connais pas. C’est mon vécu qui s’exprime pour moi. Je n’ai pas le talent pour simuler, encore moins le temps pour niaiser. J’aurais pu garder tout ceci caché, mais j’ai choisi de m’afficher. C’est toujours mieux que m’enterrer.


Alors, j’ai choisi de te dire que je ne me suis pas aimée, que je me suis jugée, que je ne me suis pas écoutée, que je me suis reniée pour être désirée, que je me suis rejetée pour être acceptée, que je me suis éteinte pour ne pas finir méprisée, que je me suis oubliée pour ne pas déranger. Et tout cela a suscité une question : À QUOI BON ? À quoi bon se mépriser ainsi ? À quoi bon se faire souffrir de la sorte ? Jusqu’à quand nourrir l’incohérence et la contradiction ? Est-ce amusant d’être en désaccord avec soi-même ?

C’est ainsi que je suis devenue égoïste. Du moins, c’est ce que dira l’autre. La vérité, c’est que j’ai juste commencé à m’aimer. Je ne vois pas où est le problème là-dedans. Sur le papier, il n’y en a pas. Mais en réalité, elle revient parfois cette petite voix sale et malodorante qui voudrait me faire croire que l’amour est soumis à conditions.


Jusqu’où va-t-on pour de l’amour ?

Sais-tu seulement ce qu’elle est capable de dire, cette petite voix sale ? Oh my God ! (Je sens que ça va être violent là…)

C’est la voix qui dit à l’enfant : « Si tu oses ramener ces sales notes à la maison, tes parents ne t’aimeront plus. Tu perdras de la valeur à leurs yeux. »

C’est la voix qui dit à la jeune fille : « Fais-lui plaisir un petit peu ! Tu ne vois pas que si tu ne couches pas avec lui, il va te quitter ! Pour une fois que quelqu’un t’aime, franchement ! » C’est cette même voix qui lui dira juste après : « Ah oui ? Tu as le sentiment d’être une pute ? (Sorry mais la petite voix sale n’utilise pas de mots gentils.) Ben écoute, c’est un peu ce que tu es, mais là c’est pour la bonne cause : de l’amoooour ! » >_<

C’est la même voix qui dit au jeune homme : « Attends, attends, elle veut te quitter là ? C’est la seule qui t’aime ! On s’en fiche qu’elle t’ait laissé tomber à un moment, tant pis si tu as tellement souffert, cours-lui après, achète-lui des cadeaux, promets-lui que tu vas l’épouser. Ta dignité ? OSEF, c’est pour de l’amour ! »

C’est la même voix qui dit à la mère de famille : « Ah oui ? Tu te sens complètement épuisée parce que personne ne t’aide ? Mais il faut bien que cette maison soit propre et rangée hein ! Te reposer ? No way ! Mère indigne ! Comment veux-tu qu’on t’aime si tu ne joues même pas ton rôle ? »

Pfiouu, je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. Mais dites-vous que ce n’est qu’un minuscule aperçu du discours que peut tenir la petite voix sale.


Avez-vous compris son fonctionnement ?

Elle pousse à échanger tout et n’importe quoi contre de l’amour. Troquer son corps, troquer ses valeurs, troquer sa santé, troquer son amour-propre, troquer son argent, troquer des cadeaux, troquer son engagement, troquer son consentement et j’en passe. Et on se retrouve alors à courir, courir, courir après ce fruit énorme et inaccessible (« Allez, s’il te plait, donne-moi encore un peu de Love, Love, Love… ») quand on a en soi la même plante qui est en train de crever.


À ce moment viennent deux questions :
1) Cette action-là, tu la fais parce que tu le veux vraiment ou tu donnes une part de toi DANS LE BUT d’être aimé(e) ?
2) Si tu t’aimais vraiment, que choisirais-tu ?

Parfois, tel un oiseau perché dans une cage ouverte, on oublie qu’on peut aussi s’envoler au-delà des barreaux. Alors, je choisis d’aller vers ce qui parle à mon cœur et il me dit « Partage ! »

Je n’écris pas pour que tu m’aimes. 
J’écris sans crainte que tu me juges. 
J’écris parce que quelque part, ça contribue à donner un sens à ma vie. 
Et puis c’est tout. Et c’est assez.

With LauuV’…


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