Droit à l’échec

#IrritantesPensées.
#SansHonteNiFierté
#LaVéritéAvantTout
#SiJeNeLeDisPasQuiLeDira

Samedi, 10h15. Dans la salle d’attente de mon médecin, l’heure est au flash-back.

Deux ans plus tôt.

C’est normal que je n’y arrive pas car je n’ai pas été formée pour.
C’est normal que je ne sois pas écoutée, c’est normal que je sois chahutée.
C’est normal que je ne sois pas respectée car on ne m’a pas appris à faire preuve d’autorité.
Je débarque à peine dans ce milieu, j’ai à peine confiance en ma capacité à y arriver, je ne sais pas si ce que je fais est correct.

La porte s’ouvre et j’interromps l’écriture de ce message pour dire bonjour aux nouveaux arrivants. Tiens donc ! C’est l’une de mes anciennes élèves. Une qui m’avait fait un sale coup. Mais je ne lui en veux pas, je lui souris même, car c’est le passé. D’ailleurs, je ne crois pas que cette rencontre relève du hasard.

Re. Je doute de mes propres capacités, je considère que je n’ai pas le niveau, je me sens comme jetée dans la gueule du loup, je dois changer de personnalité, je dois m’endurcir, ne rien laisser transparaître car non je n’ai pas droit à l’erreur.

Si je me montre en échec, eh bien je serai perçue comme incapable. Je serai jugée, je devrai encore plus « me remettre en question », me demander si je suis réellement faite pour ce métier, si ce métier est réellement pour moi. Parce que tout se joue maintenant, on dirait. Durant ces premiers mois. C’est comme si ma vie en dépendait. Je n’ai pas la boule au ventre, mais presque. Je n’aime pas ce que je vois, mais quelque chose me pousse à continuer.

Y a-t-il une perspective au-delà de l’échec ?

Puis-je me ramasser comme jamais et garder tout de même l’espoir de me relever un jour ? Ai-je le droit de plonger dans les abyssales profondeurs ET espérer revoir la lumière du jour sans avoir perdu le souffle ?

Il y a des gens qui sont là juste pour t’aider à ne pas tout lâcher, juste pour te soutenir et tu as réellement besoin d’eux. Un beau jour, ils s’en vont et il est normal que cela te rende triste car tu t’étais attaché à eux. Ils étaient ta bouée de sauvetage et quelque part tu avais besoin d’eux pour survivre. Mais il n’est pas sain d’avoir besoin d’eux pour vivre. Alors la vie les éloignera en te disant : « Vois-tu, s’ils sont là aujourd’hui, c’est justement pour qu’ils ne te soient pas indispensables demain. » Alors tu te retrouves à devoir faire du vélo sans les petites roues. Tu sais au fond de toi que tu en es capable et qu’un beau jour tu fileras par monts et par vaux. Les sommets ne t’effraieront plus, les descentes éveilleront ton instinct d’aventurier et la route sera tienne.

Et c’est parce que tu le sais que tu continues.


Il y a un droit à l’échec qui existe loin du jugement, loin du rejet, loin de la remise en cause, loin de ce doigt pointé sur ta face et sur tes manquements.

Il voit les efforts que masquent tes erreurs, il voit les miettes d’évolution là où tes propres yeux ne remarquent qu’inaptitude, il voit ton mérite au-delà de tout ce que tu n’as pas su faire.

Et surtout, il te dit en te regardant droit dans les yeux : « J’accepte de te laisser ta chance car je sais ce que tu vas en faire. »

With LauuV’…


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